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lundi 28 juin 2010

Evanescence (page 25 à 28)


Il est 7h37.

Monsieur Coton est sous la douche et comme à l’habitude, sa voisine de palier, la femme au caniche, s’amuse à jouer avec l’eau, ce qui modifie constamment la pression et la température de celle-ci. Monsieur Coton déteste prendre des bains, conséquence directe de ses souvenirs d’enfance alors qu’il avait longtemps eu droit aux tortures du bain froid et de la brosse à dos de sa marâtre. Il préfère donc prendre une douche malgré les frasques quotidiennes de sa voisine.

9h00…

Monsieur Coton est installé à son bureau bien ordonné et déjà sa plume s’active à une série de calculs qui ne prendront fin qu’à 13h00 précisément.

Il est heureux de trouver sur sa table le petit écriteau « Réservé ». Monsieur Coton cherche alors des yeux la troublante Eva-Nescencia.

Coucou! dit-elle d’une voix enjouée provenant de l’arrière.

Monsieur Coton sursauta et en la voyant, mais il se sentit instantanément fondre comme un iceberg en plein désert. Il regarda furtivement la jeune femme s’éloigner avant de baisser la tête vers la table, tout en déposant ses deux mains contre son front.

Tout va bien Jean ?

Monsieur Coton n’osa pas la regarder, mais lui fit signe que oui. Il avait toujours les yeux fermés et savait dorénavant que le visage de cette femme venait de s’imprégner à jamais dans tous les chemins tortueux de sa mémoire...

Les traits de la belle Eva venaient effectivement de se fixer comme la perfection même du théorème de Pythagore dans son esprit. L’harmonie des lignes de son visage l’émouvait et que dire de l’aura qui émanait d’elle et qui aurait probablement fait tressaillir un aveugle. Elle avait les yeux d’un chat qui aurait eu la chance de voyager dans les étoiles, le scintillement d’une chevelure laquée comme un piano à queue, une bouche émouvante où perlait la rosée comme sur une fleur du matin.

Le cœur de Monsieur Coton venait de faire une violente embardée. Il tenta désespérément de se calmer et de lui parler, mais il en fut incapable. Il consulta alors sa montre et parvint timidement à lui dire:

Je crois que j’ai oublié un important rendez-vous… Excusez-moi, mais je dois quitter… Bonne journée Mademoiselle Eva!

Celle-ci le regarda partir sans rien y comprendre.

Le voilà à l’extérieur à marcher sous une fine pluie d’automne. Monsieur Coton se sent euphorique. Il marche lentement afin de reprendre son calme et de mieux ressentir cette soudaine beauté du parc qu’il remarque pour la première fois. Malheureusement, le temps ne s’est pas arrêté et il doit cesser sa promenade pour retourner au travail comme on fait sa valise un dernier jour de vacances.

Il marche dans la rue, totalement déchiré entre une certaine sérénité qui occupe son esprit et ses pulsations cardiaques qui lui donnent l’impression d’avoir couru pendant des kilomètres.

Malgré le fait que Monsieur Coton veuille désespérément s’accrocher à sa bouée mathématique pour guider son quotidien, il doit malgré tout s’arrêter deux minutes et s’asseoir sur un banc pour ralentir un peu le flot de ses émotions.

On le sent agité.

Il ne veut pas, ne veut plus de toutes ces sensations inconnues…

Il se sent incapable d’être confronter plus longtemps à cette Eva-Nescencia. Il prend alors la déchirante résolution de se battre pour conserver intact son mode de vie. Il n’a jamais rêvé autrement que par l’univers des livres et décide que cette femme ne viendra plus chambouler sa vie…

Il reprend sa route, rassuré par sa nouvelle résolution, et se remet à calculer les pas qui le séparent de son bureau.

(À suivre)

* Vous avez certainement des gens dans votre entourage qui savourent le silence d'une virgule ou le tumulte d'un point à la fin d'une phrase.
Si les mots sont les mystérieux passants de l'âme, ils ont toutefois besoin d'un regard pour exister...
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Ben

3 commentaires:

  1. Je suis confronté et presque insulté quotidiennement par l'incontournable: (À suivre)
    Que de frustrations!!! Lol!!!
    Bravo Ben! Continu de nous faire voyager dans ton imaginaire!

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  2. j'ai l'impression de voyager tout en étant assisse derrière mon écran...merci Ben :-) !
    ai hâte d'être à demain pour avoir des nvelles de Monsieur COTON...

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  3. hihihihihi C'est chouette parfois la lenteur... à suivre... attendre... Laisser le temps aux mots de prendre leur envol :)
    Bonne lecture et bonne suite à miss anonyme et Elodie ;)

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