Pour recevoir la suite sur votre email

Enter your Email


Preview | Powered by FeedBlitz

dimanche 4 juillet 2010

Le poids des ombres (page 40 à 43)


― Si tu viens, il pourra peut-être te le dire lui-même… Aller… Habille-toi et viens nous retrouver chez moi…

(suite)

Cédrika était une femme plutôt casanière, mais sa curiosité la poussa à accepter l’invitation.
Ce n’est qu’une heure plus tard, qu’elle entra dans l’appartement de Lori telle une étincelle dans un baril de poudre. Elle sentit immédiatement les regards de la gent masculine se tourner vers elle et fut satisfaite de l’effet qu’elle venait de provoquer par le choix final de son habillement qui avait changé à plusieurs reprises en cour de route. Ses vêtements étaient sobres, mais révélaient parfaitement le côté svelte de son corps et son teint de lait, qui était tout juste rehaussé de pigments colorés au niveau des yeux, exprimait magnifiquement sa grande beauté. On aurait dit une fée, transformée en femme l’espace d’un moment.

— Ça fait une heure que je t’attends, tu faisais quoi? J’ai même essayé de te rappeler sur ton portable et tu ne répondais plus… Je m’inquiétais, lui dit Lori qui semblait très altérée par les effets de l’alcool.
― Je ne trouvais plus mon téléphone…
― Mais on venait tout juste de se parler…
― Tu me connais… C’est probablement ma petite Canaille qui s’est amusée avec pendant que je prenais une douche et du coup, je ne l’ai pas retrouvé dans mon bordel…
Lori serra sa meilleure amie dans ses bras. Elle avait les yeux bridés de ceux qui viennent de fumer de l’herbe, mais on la sentait soulagée de la retrouver.
— Je n’en reviens pas… Tu restes à cinq minutes d’ici… La prochaine fois, je t’envoie une invitation par la poste pour que tu puisses avoir le temps de te préparer, dit-elle en titubant légèrement.
Cédrika remarqua tout de suite Mathieu qui était en conversation avec une grande blonde plantureuse. Elle ne put s’empêcher de contempler la jeune femme au décolleté plongeant qui révélait bien ses atouts et sentit une sorte de lourdeur s’abattre sur elle. Des atouts qu’elle aurait aimé posséder et qui selon elle, ne révélaient en ce moment que le côté « adulescent » de son propre corps.
— Elle est jolie, dit-elle à Lili.
— Tu parles de qui?
― Elle… La fille avec Mathieu…
― Pouah… Tu parles de Fanie… Si tu savais comment cette fille est bizarre et complexée… Presque autant que toi, mais dans son cas, je crois qu’elle a raison de l’être un peu, lui dit-elle avec une pointe d’ironie. Elle use un peu trop de son seul point favorable si tu vois ce que je veux dire…
― Deux points favorables, répondit Cédrika.
Les deux amies éclatèrent de rire et c’est à ce moment que Mathieu vit la jeune femme. Son regard changea complètement et la plantureuse Fanie devint instanta-nément une sorte de bibelot quelconque dans la pièce. Il fit preuve d’un flagrant manque de tac en la délaissant pour venir expressément à la rencontre de Cédrika. Lori en profita pour s’éclipser, protestant devoir aller chercher un verre pour son amie.

— Est-ce que quelqu’un vous a déjà dit que vous aviez un galbe du mollet incroyable?
La jeune femme éclata d’un rire coloré. Mathieu venait de faire une percutante entrée de jeu.
— Le galbe de mon mollet n’a d’égal que le côté ovoïdal du vôtre cher Monsieur…
— Je vois que madame se spécialise dans la poésie…
― La tragédie serait plutôt son point fort…
― Il y a pourtant très peu de tragiques dans ce qui vous sert de regard…
― Tout est une question de maquillage… Si vous regardez bien, vous verrez l’ampleur de mon désarroi, mais je vous préviens tout de suite, la déception sera grande, lui dit-elle d’un sourire qui contribuait certaine-ment au réchauffement global de la planète.
Mathieu plongea ses yeux dans les siens et la jeune femme fut intimidée par l’intensité de ce regard qui la mit à nu. Elle sentit aussitôt le sang lui monter au visage et ne put s’évader dans le rôle qui jusqu’ici, lui avait permis cette belle frivolité.
La tête du jeune homme tangua lentement vers la sienne et alors qu’il s’apprêtait à l’embrasser sans lui demander son consentement, Lori arriva avec deux verres à la main et s’interposa dans la conversation silencieuse des deux tourtereaux.

(À suivre)

* Vous avez certainement des gens dans votre entourage qui savourent le silence d'une virgule ou le tumulte d'un point à la fin d'une phrase.
Si les mots sont les mystérieux passants de l'âme, ils ont toutefois besoin d'un regard pour exister...
Si vous aimez cette histoire, vous n'avez qu'à cliquer sur *( Email to a friend) situé tout juste en bas de ce texte pour le partager et n'ésitez pas à laisser un commentaire sur le blog. J'adore vous lire!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire