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jeudi 5 août 2010

Evanescence (page 82 à 84)


Eva ne sait toujours pas combien de temps elle compte y rester et comment elle va s’adapter à sa nouvelle vie parisienne. Ses aspirations la poussent à voir tellement plus loin, mais pour l’instant, elle n’a qu’une chose en tête : retrouver son pendentif!


(suite)


*


Vendredi…

Monsieur Coton caresse tendrement la chaîne du bijou qu’il a étendue sur l’oreiller à ses côtés. Il se demande si Eva-Nescencia va apprécier leur première destination. Il a choisi Moscou pour lui faire visiter le pays d’origine de son père. Monsieur Coton ne sait toutefois pas quand et comment ils vont s’y rendre, mais il sent que les choses progressent lentement dans sa tête et qu’il peut enfin se concentrer sur ce premier point de départ.

Il ne se rend pas au « Gargantuesque » ce midi-là. Préférant la présence d’Eva à son cou plutôt que d’aller feindre la comédie devant elle, Monsieur Coton profite plutôt de ce temps libre pour aller acheter un élément essentiel à leur départ : une valise.

C’est sur la rue des Lombards, tout près du centre Georges Pompidou, qu’il jette son dévolu sur un marchand marocain qui lui ouvre les portes de sa Mecque du « prêt-à-partir. »

Monsieur Coton se sent aussitôt oppressé par cet amoncellement de valises empilées les unes sur les autres qui forment d’immenses montagnes qui risquent de s’effondrer au moindre faux mouvement du visiteur. Deux vendeurs s’époumonent à ses côtés en lui proposant des ensembles complets et sophistiqués, lui qui ne cherche qu’une simple valise la plus fonction-nelle possible. Les deux hommes parvinrent tout de même à lui faire acheter un ensemble de trois valises de couleur jaune, le jaune étant pratique selon eux pour éviter toute confusion avec celles des autres voyageurs dans les aéroports. Monsieur Coton se retrouve donc assis dans un taxi avec ses valises presque fluorescentes sans vraiment comprendre ce qui vient de se produire. Il s’est au moins donné le pouvoir dorénavant de partir, que ce soit pour un jour… ou pour une vie…

De retour à son appartement de la rue des Rendez-vous, Monsieur Coton se sent exténué. Il s’installe paisible-ment sur son divan et regarde les trois valises qui sont placées tout près du téléviseur qu’il a allumé pour remplir le silence de la pièce. Son désœuvrement est total. En fait, c’est la première fois qu’il s’assoit dans son salon un jour de semaine. Il s’amuse à contempler la lumière drue qui darde de plein fouet son mobilier et observe la danse des particules volatiles que transportent ces puissants rayon. Ici, aucune poussière ne subsiste plus d’une journée, tout est impeccable et rangé méticuleusement.

Monsieur Coton jette un nouveau coup d’œil sur ses valises et sent une pointe d’angoisse se faufiler subtilement dans l’ordre bien établi de ses pensées. Il ferme alors les yeux afin de laisser son esprit vagabonder entre la peur de partir et l’ennui de rester.

*


(À suivre)

Vous avez certainement des gens dans votre entourage qui savourent le silence d'une virgule ou le tumulte d'un point à la fin d'une phrase. Si les mots sont les mystérieux passants de l'âme, ils ont toutefois besoin d'un regard pour exister... Si vous aimez cette histoire, vous n'avez qu'à cliquer sur ( Email to a friend) situé tout juste en bas de ce texte pour le partager et n'ésitez pas à laisser un commentaire sur le blog. J'adore vous lire!

1 commentaire:

  1. "...Il a choisi Moscou pour lui faire visiter le pays d’origine de son père........."
    Quelle belle surprise!!!!!!

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