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III
« 5 novembre Moscou.
Mon esprit transporte les vestiges de votre parfum à l’image de toutes ces personnes ici qui ont conservé dans leur regard les empreintes d’un régime communiste qui avait jusqu’alors géré leur vie. La liberté d’expression est une chose qui ne s’achète pas et qui entre très lentement dans les mœurs d’une population.
J’ai tout de même perçu chez certaines jeunes femmes ce « je ne sais quoi » de si admirable que je retrouve dans votre regard. Une sorte d’étincelle particulière qui embrase votre sensibilité comme un ensemble de radars invisibles qui seraient toujours à l’affût d’inspiration.
Saviez-vous que j’ai même retrouvé en partie la lumière de vos yeux dans cette ville?
Une lumière douce et chatoyante que l’on retrouve dans le ciel des pays du nord et qui est rehaussée en ce moment par une couche épaisse de neige qui englobe la ville. Cette sensation de vous sentir si près s’est amplifiée encore plus lorsque je suis arrivé devant le Kremlin et que j’ai pu apprécier la beauté de la cathédrale de l’annonciation.
Saviez-vous que ce palais servait autrefois de résidence au grand prince, mais qu’il est maintenant devenu un musée?
C’est tellement impressionnant avec ces coupoles dorées qui semblent vouloir défier le ciel par leur éclat. On sent bien ici qu’il est impossible de dissocier cet endroit de l’âme russe. Et que dire de la Cathédrale de Basile le Bienheureux qui apparaît au centre de la grande place comme un immense château en pain d’épice qui aurait été déposé là par un tsar gourmand.
Si vous saviez à quel point vous étiez présente avec moi à cet instant. Je suis même convaincu que vous avez vibré d’une manière inconsciente suite à ce que nous étions en train de découvrir tous les deux.
Nous nous sommes par la suite baladés sur
Votre présence ici contre mon cœur symbolise les plus beaux moments de la vie d’un homme qui réalise que cette belle aventure ne le laissera plus jamais le même.
Bien à vous! Papillon.
Ps : Regardez le visage de cette jeune femme qui a accepté de poser pour moi sur cette photographie et ensuite, jetez un regard dans votre miroir… C’est fou d’y réaliser ce qui vous unit l’une à l’autre…
Et pourtant… »
*
Vendredi…
Eva venait tout juste de se faire réveiller par les ronronnements de Pollux qui attendait impatiemment les premiers signes d’éveil de sa maîtresse avant de s’emmitoufler dans son cou. Elle caressa longuement son chat puis, comme à son habitude, elle alla ouvrir sa fenêtre à moitié nue pour y constater la température extérieure. Matricule 138 ne se gênait même plus pour l’épier avec ses lunettes d’approche. Tout à fait consciente de son manège, Eva s’amusait à le regarder hargneusement pendant une fraction de seconde avant de fermer les rideaux derrière elle.
Son appartement minuscule et tous les livres pêle-mêle qui s’y trouvaient, lui laissaient très peu d’espace pour bouger et c’est en se retournant qu’elle aperçut une lettre au pied de sa porte. Eva aimait beaucoup recevoir du courrier et ce, depuis sa tendre enfance. Son premier réflexe était toujours de regarder le timbre sur l’enveloppe afin d’en deviner la provenance.
Moscou…
Sa surprise fut totale…
Peut-être avait-elle encore de la famille du côté de son père qui demeurait là-bas, mais pourquoi alors lui écrire à elle?
Eva lut la lettre sans rien y comprendre. Elle crut d’abord à une erreur de destinataire puisque son nom n’y était jamais mentionné, mais en vérifiant bien l’enveloppe, elle put lire en grosses lettres noires :
« Eva-Nescencia Dryade, 135 rue Delescule. »
Cette lettre lui était bel et bien adressée et cette personne avait écrit son prénom complet plutôt que celui d’Eva que tous utilisaient.
(À suivre)
Vous avez certainement des gens dans votre entourage qui savourent le silence d'une virgule ou le tumulte d'un point à la fin d'une phrase. Si les mots sont les mystérieux passants de l'âme, ils ont toutefois besoin d'un regard pour exister... Si vous aimez cette histoire, vous n'avez qu'à cliquer sur ( Email to a friend) situé tout juste en bas de ce texte pour le partager et n'ésitez pas à laisser un commentaire sur le blog. J'adore vous lire!
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