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La panique d’abord provoquée par cette pensée fit rapidement place à la consolation : Eva-Nescencia n’allait pas trop s’ennuyer.
(suite)
*
Lundi…
Monsieur Coton essaye désespérément de brancher le magnétoscope qu’il vient tout juste d’acheter. Le livret d’instructions lui semble pourtant simple à comprendre, mais il réalise rapidement que l’ancien téléviseur noir et blanc qui a appartenu à son père n’offre aucune possibilité de raccordement tel qu’indiqué dans le manuel. Il doit donc se rendre à nouveau chez le commerçant du coin de la rue et acheter cette fois-ci un nouveau téléviseur.
Convaincu par le vendeur qui lui sert cordialement la main comme on le fait avec un copain de longue date, on lui assure que son système de cinéma maison avec écran géant lui sera livré dès l’après-midi, Monsieur Coton va maintenant pouvoir partir l’esprit tranquille. Il pourra désormais enregistrer son émission « Des chiffres et des lettres » à tous les soirs pendant toute la durée de son absence.
Monsieur Coton se sent maintenant prêt à partir. Il est passé plus tôt dans une agence de voyages pour expliquer précisément ses besoins et tout de suite sur place, l’agente a pu lui réserver un départ par train pour le lendemain à 7h25.
Ils vont partir de la gare de Lyon, avant d’arriver à Strasbourg à 11h59. Ils devront par la suite changer de train en direction de Munich où ils arriveront à 16h54. De là, ils devront prendre une connexion directe pour Moscou avant d’arriver en gare à 10h30 le lendemain matin.
L’agente de voyage fut toutefois surprise par la réponse de son client lorsqu’elle lui demanda s’il avait besoin d’un billet aller-retour et si oui, à quelle date avait-il l’intention de revenir en France. Monsieur Coton se préparait à franchir la moitié du continent et faire plus de trente heures de train pour aller passer deux jours en Russie, puis refaire le même parcours pour revenir à Paris.
Elle lui conseilla plutôt d’utiliser l’avion qui était un moyen beaucoup plus rapide et pratiquement du même ordre de prix, mais Monsieur Coton qui n’avait jamais eu confiance en tout ce qui ne maintenait pas un minimum de deux roues sur la terre ferme préféra sa première option. Il acheta donc les billets de train, signa tous les papiers relatifs aux multiples assurances qu’il avait accepté de prendre (un accident est si vite arrivé! avait-il dit à l’agente) et il retourna chez lui en faisant un détour par le « Gargantuesque » pour simplement imaginer la présence d’Eva-Nescencia.
De retour à son domicile, Monsieur Coton fit soigneu-sement sa valise qui contenait strictement le nécessaire soit : son deuxième complet gris qu’il plia avec une minutie quasi obsessionnelle, un fer à repasser, sa trousse d’hygiène, plusieurs bouquins dont celui prêté par Eva, un guide touristique sur la ville de Moscou et un dictionnaire de poche russe dans lequel il ne comprenait absolument rien de l’écriture cyrillique.
Il était maintenant fin prêt à partir et se coucha nerveu-sement, sans pouvoir fermer l’œil de la nuit alors que son esprit n’était plus qu’en attente de celle qui allait désormais l’accompagner…
(À suivre)
Vous avez certainement des gens dans votre entourage qui savourent le silence d'une virgule ou le tumulte d'un point à la fin d'une phrase. Si les mots sont les mystérieux passants de l'âme, ils ont toutefois besoin d'un regard pour exister... Si vous aimez cette histoire, vous n'avez qu'à cliquer sur ( Email to a friend) situé tout juste en bas de ce texte pour le partager et n'ésitez pas à laisser un commentaire sur le blog. J'adore vous lire!
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