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Elle comptait maintenant analyser chacune de ses correspondances espérant y déceler un indice qui auraient pu transformer un admirateur virtuel en un scintillant Papillon.
(suite)
*
La chambre est minuscule, mais ergonomique. On n’y trouve aucune fenêtre et seul un plafonnier éclaire la pièce d’une lumière qui se dépose maigrement sur la table de chevet qui juxtapose un lit simple où est assis Monsieur Coton. Les murs tapissés de motifs bruns sur fond beige rendent l’atmosphère encore plus lugubre. Tout ici est planifié afin d’offrir au voyageur un minimum de confort pour la nuit, tout en l’incitant à y demeurer le moins de temps possible. Mais comment vivre dans un tel endroit quand on y est confiné pour des raisons totalement hors de son contrôle?
Monsieur Coton pleure sans trop savoir pourquoi. Le sifflement continu du vent qui s’immisce entre les parois des murs de cet hôtel japonais va finir par le rendre dingue. Il n’a pu quitter sa chambre depuis trois jours.
Tokyo est frappé par un typhon d’une force incroyable, coupant pratiquement la ville du reste du monde. Cette sensation d’isolement et d’impuissance est en train de faire craquer les nerfs du voyageur. En fait, Monsieur Coton ressent le poids de sa solitude avec virulence. D’autant plus qu’il va sûrement manquer son rendez-vous avec son seul confident, Chopin, qu’il n’a pas vu depuis plusieurs jours déjà.
Il aimerait être en mesure d’écrire à Eva-Nescencia. Lui décrire l’indéchiffrable beauté orientale qui s’épanouit avec une lenteur qu’on ne retrouve pas ailleurs, si ce n’est que dans l’éclosion de certaine fleur éphémère qui après vous avoir offert leur splendeur, baisse légèrement la tête en signe de déférence. Il se sent toutefois incapable d’inventer de telles émotions sans avoir l’impression de trahir sa muse. C’est ici, dans cette chambre d’hôtel, que depuis son arrivée, il subit le temps qui passe beaucoup trop lentement à son goût.
Ce phénomène météorologique a bizarrement ouvert la porte à toutes les larmes de son corps qu’il retenait depuis si longtemps. Monsieur Coton venait tout juste d’apprendre à rire et le voilà déjà qui fait face au difficile apprentissage de la tristesse.
C’est dans cet état d’oppression physique qu’il décide d’écrire une lettre à sa mère… Une lettre qu’elle ne lira jamais… Un cri du cœur, celui d’un enfant qui comme lui en ce moment, est prisonnier d’une minuscule bulle perdue dans un océan d’incompréhension…
En déposant son crayon, Monsieur Coton ferme les yeux et pense très fort à celle qui, bien involontairement, ne cesse d’ouvrir les tiroirs de sa vie.
*
(À suivre)
Vous avez certainement des gens dans votre entourage qui savourent le silence d'une virgule ou le tumulte d'un point à la fin d'une phrase. Si les mots sont les mystérieux passants de l'âme, ils ont toutefois besoin d'un regard pour exister... Si vous aimez cette histoire, vous n'avez qu'à cliquer sur ( Email to a friend) situé tout juste en bas de ce texte pour le partager et n'ésitez pas à laisser un commentaire sur le blog. J'adore vous lire!
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