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dimanche 11 juillet 2010

Evanescence (page 61à 63)


Monsieur Coton mangea très peu ce midi-là, son esprit semblait totalement absorbé par tout ce qui venait de se produire un peu plus tôt. C’est d’un timide au revoir qu’il se dirigea vers la porte avec au fond de sa poche, le fameux pendentif d’Eva-Nescencia. Celle-ci lui offrit un magnifique sourire avant qu’il ne quitte l’endroit.


(suite)


Arrivé avec plus d’une heure de retard à son boulot et ne sachant pas vraiment ce qu’il avait fait pendant tout ce temps, Monsieur Coton retira sa veste et la déposa soigneusement sur la chaise toujours neuve qui était placée devant son bureau. Il resta ainsi sans bouger, fixant son veston jusqu’à ce que le concierge vienne l’avertir qu’il était plus de 23h00 et qu’il devait bientôt fermer.

Monsieur Coton est maintenant accablé de puissants remords.

Mais qu’a-t-il fait?

Il imagine déjà Eva-Nescencia pleurant la perte de son précieux pendentif et il ressent aussitôt l’urgent besoin d’aller la rejoindre pour la consoler. Il se rend à toute vitesse jusqu’au restaurant où il est accueilli par la noirceur d’une enseigne et un grillage tiré devant la porte. Le Gargantuesque est déjà fermé.

Il marche alors jusqu’à une boîte téléphonique où il commence à feuilleter les 2800 pages du bottin parisien avec anxiété. Malheureusement pour lui, personne n’est inscrit sous le nom d’Eva-Nescencia Dryade. Il se sent totalement désemparé, honteux de ne pas lui avoir remis son pendentif plus tôt.

En contrepartie, avec ce bijou toujours en poche, Monsieur Coton se sent un tout autre homme. Si le livre d’Émile Ajar représente la partie intellectuelle de leur union, le pendentif peut-il illustrer le seul lien physique possible entre eux?

Et comment va-t-il pouvoir s’en départir maintenant?

Monsieur Coton ne dort pas cette nuit-là. Il ressent soudainement la peur du noir dans lequel son esprit a décidé de sombrer tout en éprouvant le besoin d’observer continuellement le bijou qu’il a déposé à ses côtés. Il lutte maintenant contre sa propre conscience et le code moral très strict qui a toujours guidé ses moindres actions.

Doit-il se séparer d’un pendentif qu’il n’a pourtant pas volé?

Celui-ci est tombé par hasard à ses pieds, tel un tison s’envolant du feu.

Monsieur Coton a alors choisi de ramasser cet extraordinaire trésor, quitte à s’y brûler, et il cherche désespérément une justification à son geste. Il n’a plus aucune logique sur laquelle s’accrocher et sent qu’il s’enfonce de plus en plus dans un chemin sans issue.

***

(À suivre)

* Vous avez certainement des gens dans votre entourage qui savourent le silence d'une virgule ou le tumulte d'un point à la fin d'une phrase.
Si les mots sont les mystérieux passants de l'âme, ils ont toutefois besoin d'un regard pour exister...
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